Chaque fois que la liberté de la France a été en jeu, les Africains ont été à ses côtés. Chaque fois que la France s’est retrouvée au bord du gouffre, prête à sombrer et disparaître, chaque fois que la République semblait elle-même défaillir et que l’espoir avait déserté les esprits et les cœurs, c’est sur la terre d’Afrique, qu’elle est venue chercher le recours.
Inclinons nous avec respect et reconnaissance, devant la mémoire de ces hommes qui ont tout donné, en particulier au cours des deux grandes guerres mondiales, pour que la France ne soit pas simplement libre, mais qu’elle continue à vivre et à exister.
Ils avaient vingt ans. Ils venaient du Sénégal, du Mali, du Burkina, de la Côte d’ivoire, du Niger, du Tchad ou du Cameroun. Ils avaient rejoint l’Armée d’Afrique, la Division Leclerc ou la 1ère Armée. Ils avaient l’âge où l’on a d’autres rêves, d’autres projets, d’autres espoirs que d’aller mourir sur une terre lointaine. Ils ont quitté tout ce qu’ils aimaient, les paysages qui les avaient vus grandir, leur famille, leurs amis. Ils ont donné le meilleur d’eux-mêmes. Ils ont fait tous les sacrifices, jusqu’au sacrifice suprême.
Il n’y a rien de plus dur d’avoir vingt ans, de devoir porter des armes, de combattre et de mourir.
Il n’y a rien de plus dur que de le faire, loin de chez soi, sur les champs de bataille de la Meuse ou pendant l’hiver froid de la campagne d’Alsace.
Ces hommes, qui ont tout donné, ont écrit l’une des plus belles pages de l’histoire de France, l’une des plus belles pages de l’histoire du monde, celle où rien ne compte plus que de combattre pour la liberté.
Mais si nous sommes là aujourd’hui, réunis par le désir de nous sentir frères d’armes pour certains qui survivent, combattants de cette époque, mais aussi plus généralement par l’amitié qui perdure intacte, malgré l’indépendance décidée entre nos deux pays, c’est avant tout pour honorer la mémoire de ceux qui sont morts et furent enterrés ici.
Maintenant, en 2021, une vision apparait peu à peu: ces Africains n’étaient-ils pas les précurseurs de ces combats qui éprouvent maintenant leur continent et qui juste retour de l’histoire, on les voit reprendre les combats à nos côtés pour que leurs libertés et la paix y soit maintenues.
Plus que tout autre pays européen, la France est présente en Afrique, naturellement semble-t-il, pour l’aider à se préserver des ravages du totalitarisme et de la barbarie, qui du Moyen Orient s’étendent au continent Africain, c’est un cas de figure nouveau dans l’échiquier des forces armées. Nous ne pouvons pas ici nous étendre sur cette problématique, mais l’évoquer nous permet de dire combien nous nous sentons solidaires de nos amis Sénégalais, au-delà de nos deux pays, car c’est la paix dans le monde avec ses libertés qui est en question !
Nous avons, aujourd’hui, en Afrique et en France, à porter cette mémoire, à l’honorer et à la transmettre.
Nous le faisons avec un sentiment de respect : celui que les fils doivent à leur père.
Nous le faisons avec reconnaissance et gratitude, celles que l’on réserve au héros.
C’est la plus belle façon de rendre hommage aux tirailleurs sénégalais dont nous sommes venus honorer aujourd’hui la mémoire.
Gloire et immortalité aux Tirailleurs Sénégalais »
Vive l’amitié franco-sénégalaise !